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Des normes moins strictes pour l'agriculture bio ?

À partir du 07/07/2017

La Commission européenne s'apprête à réviser le règlement de l'agriculture biologique, en laissant par exemple le choix à chaque État-membre de définir le seuil de pesticides autorisé.


Le label bio européen va-t-il être vidé de sa substance ? Telle est l'inquiétude du secteur de l'agriculture biologique en France alors que la Commission européenne élabore un nouveau règlement.

Lancé en 2014, le texte doit être présenté ce lundi aux ministres de l'Agriculture des 28 états-membres de l'Union européenne. Il doit définir les nouvelles normes en terme de production, de transformation, de conservation et de commercialisation dans toute l'Europe.

Trois lignes rouges

Mais ces trois ans de travail législatif à Bruxelles pourraient mettre à mal l'avenir du bio en France, où le marché affiche une croissance à deux chiffres (plus de 20 % en 2016). D'après les distributeurs de produits bio installés dans l'Hexagone, le texte assouplirait la réglementation actuelle.

Vendredi, les représentants de la filière française ont assuré que Bruxelles avait dépassé "trois lignes rouges".

Ils s'opposent d'abord à la possible autorisation de la culture en bacs dans les pays baltes et scandinaves. "Nous comme absolument contre la production biologique hors-sol", ont-ils prévenu. Pour eux, ce mode d'agriculture va à l'encontre de deux fondements du bio : le lien au sol et la rotation des cultures.

La fréquence des contrôles en question

Autre point de désaccord, la fréquence des contrôles des producteurs certifiés, qui passerait de un à deux ans. Ces analyses sur site, inopinées ou sur rendez-vous, permettent de vérifier le respect du cahier des charges du label bio.

Une exigence souvent citée comme "garantie forte" du label, expliquent les représentants de la filière tricolore.

Des pesticides dans les produits bio ?

Enfin, le dernier problème soulevé concerne les pesticides. Le nouveau règlement laisserait la possibilité aux États-membres de définir eux-mêmes les seuils de contamination par les pesticides.

Les productions contaminées ne seraient ainsi pas forcément déclassées du label bio et pourraient quand même être vendues dans des pays où elles dépasseraient le seuil autorisée, en vertu de la libre-circulation en vigueur dans l'Union européenne.

"Demain la production biologique ne serait plus fondée sur une obligation de moyens, rigoureusement contrôlée à tous les stades de la production mais risque de se trouver réduite à de simples résultats d'analyses", regrettent les producteurs français.

Ils en appellent à Jacques Mézard, le nouveau ministre de l'Agriculture, pour faire entendre leur voix à l'occasion du Conseil européen agricole, qui se tient ce lundi dans la capitale belge.

La crainte d'une "Bio à deux vitesses" devient réelle: d'un côté une bio, certes accessible, mais qualitativement médiocre et calquant ses principes sur l'agriculture conventionnelle. De l'autre, une bio "plus exigeante" tant sur le plan environnemental que social. C'est celle-ci que  souhaitent Biocoop, Bio-cohérence et la plupart des agriculteurs bio français. 

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