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Vandana Shiva, pionnière de l'éco-féminisme & de la bio

Vandana Shiva, pionnière de l'éco-féminisme & de la bio

À partir du 26/03/2024

Écoféministe mondialement connue, c’est l’une des pionnières de la bio, de la lutte contre les OGM et pour le droit des femmes et des paysans. Elle vient de publier Mémoires terrestres, biographie aux allures de mémoire collective. À 72 ans, sa vitalité et sa détermination à prendre soin du monde et des gens n’ont pas pris une ride. Qu’on la rencontre, qu’on la lise, même effet : un coup de fouet ou de jeune, un coup de chaud. Et comme la sève qui monte au printemps, on a envie de faire éclore un nouveau monde, avec elle.

Écoféministe mondialement connue, c’est l’une des pionnières de la bio, de la lutte contre les OGM et pour le droit des femmes et des paysans. Elle vient de publier Mémoires terrestres, biographie aux allures de mémoire collective. À 72 ans, sa vitalité et sa détermination à prendre soin du monde et des gens n’ont pas pris une ride. Qu’on la rencontre, qu’on la lise, même effet : un coup de fouet ou de jeune, un coup de chaud. Et comme la sève qui monte au printemps, on a envie de faire éclore un nouveau monde, avec elle.

Propos recueillis par Gaïa Mugler

“Nous avons besoin d’une biodiversité d’activisme au sein d’une biodiversité de mouvements. »

 BIO EXPRESS :

 1952 Naissance de Vandana Shiva.

 1978 Elle obtient un doctorat en physique quantique et en philosophie des sciences. Dès 1980, elle s’engage activement, notamment contre la construction du barrage sur la Narmada, contre une usine de Coca-  Cola…

 1991 Elle fonde Navdanya, institut de protection des semences paysannes.

 1993 Elle reçoit le Right Livelihood Award, communément appelé « le prix Nobel alternatif », pour avoir placé les femmes et l’écologie au cœur du discours sur le développement moderne.
 D’autres distinctions internationales suivront.

 2023 Elle publie Mémoires terrestres, Éd. Rue de l’Echiquier, dernier d’une longue liste d’ouvrages.

L’engagement a-t-il changé de forme depuis votre jeunesse ?

Les temps ont changé, donc l’activisme aussi. Jeune, quand je militais avec Chipko *, c’étaient les communautés qui définissaient les problèmes et s’auto-organisaient ; notre rôle était de soutenir, communiquer et rédiger des rapports. Et nous avons réussi à changer et créer des lois, comme celle sur les droits forestiers. Nous avons dit non au cartel du poison qui voulait s’approprier les semences et nous l’avons empêché de les définir en tant que propriété intellectuelle. Notre activisme était lié à la recherche et se traduisait par des politiques, la création de lois… Aujourd’hui, nous vivons une époque de déréglementation, sous l’influence de la mondialisation, de l’OMC et du libre-échange. Les lois environnementales internationales sont transformées en instruments commerciaux au profit de quelques-uns. L’activisme aujourd’hui doit être beaucoup plus vigilant, créatif, imaginatif. Il doit trouver de nouvelles façons de se connecter aux premiers concernés, qui sont aussi celles et ceux qui détiennent les solutions alternatives. C’est un travail plus complexe, mais il doit être fait quoi qu’il en soit.

 

En qui avez-vous confiance pour prendre le relais de vos luttes ?

En la Terre ! Elle est notre guide. Le cancer a emporté la plupart de mes pairs et amies que j’admirais. Aujourd’hui ? Je confierais l’avenir aux femmes de terrain, protectrices de la biodiversité, de l’eau, du sol… Elles sont celles avec qui je travaille et qui m’inspirent. C’est d’elles que j’apprends la véritable révérence envers la Terre, la résilience et la joie de vivre, même au cœur des catastrophes. Tenez, quand leurs récoltes sont détruites par un cyclone, elles célèbrent néanmoins la moisson…

Ça commence où, l’activisme ?

Dès qu’on est actif pour provoquer des changements face à toute injustice ou face à la violence contre la nature. En tant que chercheur indépendant, par exemple, comme le professeur Séralini qui a lutté contre les OGM. Pour d’autres, ça peut être organiser, rassembler les gens. Pour certains, ce sera la sensibilisation. Pour d’autres encore, manifester dans les rues. Nous avons besoin d’une biodiversité d’activisme au sein d’une biodiversité de mouvements.

 

Devrions-nous nous inspirer du modèle indien en matière d’écologie populaire ?

Vous avez déjà des modèles français. Je pense à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, ou à la lutte contre les mégabassines…

 

On devrait donc plutôt mettre en lumière l’écologie populaire que nous avons déjà ?

Absolument. Partout dans le monde a lieu une guerre brutale contre la Terre, qui heurte les communautés. Partout où une réponse émerge pour protéger la Terre, la vie et les moyens de subsistance des gens, c’est de l’écologie populaire.

 Si vous étiez…
 … une rivière ?
 Le Gange. C’est notre Mère, j’ai grandi avec le Gange.

 … un arbre ?
 Un chêne. Ses racines retiennent le sol. Ses feuilles créent de l’humus et du mulch, et nourrissent les animaux.
 Ses branches et racines
brisent la force des moussons, préviennent l’érosion du sol et conservent l’eau.

 … une plante comestible ?
 Du millet, parce qu’il pousse dans les terres marginales, nécessite très peu d’eau et est nutritionnellement dense.

 … un mot ? 
 « Bija », graine en sanskrit. C’est ce qui est la source de la vie, c’est auto-organisé et cela se renouvelle seul.

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